vendredi 12 mars 2010

LA PISSE-DRU - Véronique Boureau di Vetta

QUATRIÈME DE COUVERTURE :

La Pisse-dru est l'histoire violente d'une famille dans un milieu rural abandonné des Dieux. La mère a la fâcheuse manie d'uriner sur elle à chaque contrariété. Les jambes déformées par des ulcères variqueux, elle se fait véhiculer en fauteuil roulant, poussé par un mari souffreteux. Leur fille Marie-Ange, légèrement débile, victime des "guinguettes", orgies organisées par ses frères, subit les pires tourments. "J'ai mal" dira sans cesse l'inconsolée avant de tomber dans l'hystérie. Le comportement monstrueux de chacun conduira à l'irréparable.

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Ce roman a été lauréat du PRIX ORANGE DU LIVRE.J'en avais lu quelques critiques élogieuses où il était question de "beaux moments de sensualité", de "sentimentalité sincère", "d'intensité du récit"... C'est donc avec enthousiasme que je me suis embarquée dans la lecture de cette saga familiale.

"Entre les volets fermés, un doux filet pailleté d'or coupait l'édredon rose, câlinait sa joue. Les cloches de l'église de Letellis qui chevrotaient au loin investissait sa tête emprisonnée par une céphalée sournoise." Ce sont les premières lignes. Oui, ça commence bien ! "Cette tétée méditative, jouissance primaire, était une habitude bien à elle de se détacher du monde, d'occuper son propre univers". Des mots qui résonnent, qui raisonnent aussi, dans ma tête de lectrice ravie.
Je n'en suis qu'à la deuxième page.
Et je me prépare à la poursuite d'une lecture que je pressens jubilatoire.

"Oh, non, s'est encore pissé d'sus ! Qui va nettoyer, hein ? Hein ? C'est encore bibi qui va mettre les mains d'dans, c'est ça ! La pisse, les dégueulis, y en a marre, à la fin !"
Je viens de faire la connaissance de Solange, la mère, que sa fille Marie-Ange vient de découvrir, endormie dans son fauteuil, au milieu d'une mare d'urine. On peut comprendre que ce spectacle la consterne ! D'autant que nous sommes le matin de Pâques et que Marie-Ange tient à se préparer pour assister à la messe !

Mais où est passé Grégory, le père ? Cette nuit, il a dormi dans ... le poulailler. "Piégé à l'extérieur, il n'avait osé rentrer pour récupérer une couverture ou s'il avait pu, filer à son grenier. Sûr qu'ils l'auraient chopé ! Évidemment, il se les étaient gelées ! Il avait foutu le camp tout de suite, parce que lorsqu'ils font leurs guinguettes, valait mieux qu'il soit pas là, qu'il se fasse oublier. Seule façon d'éviter la rossée". Une rossée au père ??? Loulou et Mathias ? Les fils de Solange et Grégory, les frères de Marie-Ange ? Rosser le père ? Quelle drôle de famille ! Mais j'étais prévenue par le texte de la quatrième de couverture.

Arrivée à la page 68.

Solange est exaspérée par son mari : elle saisit une bûche... et quand Marie-Ange demande où est le père :
"- Ben c'est pas la peine de t'énerver, elle l'a d'jà tué ! elle a lancé une bûche et i s'esr pas r'levé ! L'a pas loupé, cette fois-ci ! L'est dans l'chemin, là... Écroulé ! m'a tout l'air d'être mouru.
- Si tu pouvais dire vrai ! Ah ! Tristesse de Chopin, qu'ai-je fait au Bon Dieu pour mériter ça ? pleurnichait Solange".

Et là, c'est moi qui suis exaspérée par le livre. J'arrête ! C'est trop ! Tout les dialogues sont de cet acabit, les évènements s'enchaînent, de plus en plus sordides, nauséabonds, répugnants...
Je ne me savais pas si bégueule ! si ... pisse-froid ;)

J'aimerais avoir votre avis...
Je propose cet ouvrage en LIVRE VOYAGEUR... peut-être les unes ou les uns d'entre vous me le feront voir sous un jour moins obscène. Qui veut essayer de me convaincre ?

20 commentaires:

  1. tu vx pas fr voyager un autre livre plutôt!!!!!! lol j'avoue que ton billet ne me tente pas pour le livre ;) tu ne l'as pas lu jsq'au bout du coup?

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  2. @ nesto
    As-tu vu la liste des livres voyageurs que j'ai notée sur le blog (http://livresdetinusia.canalblog.com/) ?
    Si aucun ne t'inspire, mais que d'autres que j'ai lus (voir mes billets sur MARQUE-PAGES)... dis-le moi ! On peut toujours s'arranger !
    Pour ce qui concerne PISSE-DRU, je suis incapable de dire si c'est un "bon" ou "mauvais" livre : tout ce que je sais, c'est que je n'ai pas aimé du tout ! Mais je ne possède pas "la" vérité !

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  3. non je n'ai pas vu ;) je prendrais le tps de revenir plus longuement, là mon temps de "glandouillage sur le net" est fini!!!!!!!!!!! ;)
    les extraits que tu donnes me font aller dans ton sens ;) après c'est comme tout, y en a surement qui vont aimer, tant mieux "les gouts et les couleurs etc

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  4. Aïe ! Je passe mon tour sur ce coup là... Trop de lectures sympa en perspective pour m'attarder sur un livre que tu as détesté...

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  5. Je passe mon tour pour ce livre...

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  6. J'aurais pas du...
    Je suis en train de dégouter tout le monde avec mon commentaire acide !
    Sincèrement ! J'aimerais bien entendre des avis plus positifs !

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  7. mais non ;) y en a surement des tas qui aiment!!! par ex je dois être la seule qui aie détesté "le parfum" alors des amoureux du "pisse dru" ça doit exister lol

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  8. @ nesto => Je te l'envoie, si tu veux, pour que tu me donnes ton avis !

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  9. rha chuis pas sûre de vouloir le lire!! j'ai déjà pas trop apprécié "le montespan" qui a des description dans le même genre........

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  10. Poussif, le vélomoteur pétaradait sur la nationale. A chaque dépassement d'un camion roulant à toute allure, Mathias, aspiré par l'appel d'air, peinait à maintenir son guidon droit. Le souffle tiède des gaz rejetés gonflait sa chemise, les revers de sa veste déboutonnée lui cinglaient les cuisses. L'ombre des arbres, puis les faisceaux lumineux, en saccade fouettaient son visage. De temps à autre, il remuait le bras qu’ankylosaient les vibrations des roues chevauchant les aspérités du bitume. Des cumulus, suspendus à l'atmosphère chaude, bâchaient les champs. Ils opprimaient la ville étalée qu'il distinguait déjà. Le ronflement incessant des moteurs cachait celui des moissonneuses-batteuses qu'il apercevait dans les étendues infinies. Elles se dépêchaient d'avaler le blé mur avant l'orage menaçant. La quiétude de cette campagne ordinaire ainsi bousculée donnait une dimension picturale grandiose qui le remua, lui procura une impression agréable. Puisqu'il n'arrivait à l'expliquer autrement, il se dit que cela devait être du bonheur. Simplement, du bonheur.
    Lorsque son engin ralentit à l'amorce d'une côte, il pédala furieusement. Le ciel s'éclaircit à nouveau et le soleil accrocha les briques brunes des premières habitations que les tons chatoyants des fleurs rendaient presque belles. Des murets entourant les jardinets tirés au cordeau vomissaient des rosiers. Pourquoi n'avait-il remarqué auparavant tous ces volets colorés ? Longeant le canal, il pénétrait la ville aux façades laquées et bariolées. Vert pomme, bleu roi, jaune d'or, des pastels.
    Extrait de la Pisse-Dru

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  11. J'ai bien voulu publier ce billet... cet extrait de ce roman... Anonyme ? Il pourrait s'agir d'un amateur de ce roman, peut-être aussi de son auteur ! Nous avons eu quelques échanges, Véronique Boureau di Vetta et moi, à propos de mon commentaire. Elle semble un peu fâchée que je n'ai pas apprécié son texte. Pourtant !!!
    Jamais je n'ai dit qu'il était "mal" écrit (le passage ci-dessus le prouve)... j'ai juste énoncé que, pour ma part, je n'avais pas pu aller au delà de la page 68... pour ma part, seulement, humblement. je ne prétends pas être une lectrice avertie, ce sont juste mes émotions que je fais parler.
    Dommage qu'"anonyme" n'explique pas davantage pourquoi ce roman le fait vibrer, au delà des mots savamment posés les uns à côté des autres !
    Oui ! dommage !

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  12. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  13. Moi ce livre ne m’a pas emballé du tout!
    J’avais l’impression de lire ce qu’on lit tous les jours dans les journaux, ni plus ni moins.
    Cette écriture manque d’humour, de poésie, de psychologie, de culture pour nourrir le roman.
    Ce bouquet est bien trop maigre à mon goût.
    Je n’ai rien contre l’obscénité, mais j’en demande plus d’un auteur.
    Dommage de se contenter de si peu!

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  14. La Pisse-dru. Ce titre me fait rire. La couverture aussi. On en parle tellement en bien ou en mal, il est dans toutes les bonnes librairies parisiennes. Lauréat du Prix Orange, quand même et pourquoi... Donc, je suis curieux. Je vais le lire et ne manquerai pas de vous faire part de mes critiques.

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  15. J'ai découvert Véronique Boureau di Vetta à travers son livre L'Ecorce et la Sève, un livre sensible et beau sur la vie d'un village grec. (Je suis grecque). Évidemment, j'ai acheté La Pisse-dru et j'ai voulu mettre un commentaire pour le Prix Orange. Impossible, je n'ai pas compris pourquoi. Alors, mon curseur est tombé sur votre site et je dois dire que je suis choquée par vos commentaires chers internautes et anonymes. Moi, je peux vous dire que j'ai été soufflée ! Comment cette femme, si menue sur la photo, peut écrire un livre de cette force là. Véronique, je suis une de tes admiratrices et si tu le permets, puisque j'ai trouvé tes coordonnées sur un site grec, je vais te contacter.

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  16. C'est à la demande de Véronique Boureau di Vetta que j'ai supprimé le message du 7 avril : elle le considérait comme injurieux (et je partage son avis).

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  17. Récit poignant, souvent poétique. L'intrigue laisse peu de place à la douceur de la vie. Malgré tout les protagonistes du roman arrivent à vivre de petits moments paisibles si rares, si brefs, si précieux qu'une cascade d'événements ahurissants de cruauté balaie, ceux ci s'enchainent si rapidement que l'on en a le souffle coupé. Mais ce n'est pas fini, le lecteur que je suis pourrait en avoir la nausée, le courant de l'horreur continue, mais les victimes sont émouvantes d'humanité. Livre tonique pisse mou s'abstenir.

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  18. En tout cas, je ne regrette pas d'avoir écrit un billet sur la "PISSE-DRU"... mon blog a de l'audience !

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  19. Oui, Tinusia, vous avez eu raison de nous signaler ce livre. Il est génial ! Le style est fluide, aucun temps mort, le lecteur est pris en otage par ses personnages. Nous ne pouvons nous empêcher de les aimer sous une plume qui leur donne une belle laideur. La dernière page m'a laissé en manque...
    Je n'y ai trouvé aucune obscénité, rien de nauséabond et suis étonnée de certaines réactions. Vraiment, je suis sincère.
    Allez, Nesto et les autres, faites un effort, le livre ouvert est "lu et commenté".
    J'ai voulu me procurer "L'Écorce et la sève" du même auteur, rupture de stock, même chez l'Harmattan. Pour un éditeur de cet acabit je trouve ça dommage !

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  20. Una storia cruda e complessa, raccontata con brio. Una penna davvero fluida.

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