lundi 14 décembre 2009

L'ENFANT OCÉAN - Jean-Claude Mourlevat


Une nuit, Yann réveille ses six frères aînés, tous jumeaux. Il faut fuir : le père a menacé de les tuer. Irrésistiblement attirés par l'Océan, les sept enfants marchent vers l'Ouest.



De l'assistante sociale au routier qui les prend en stop, du gendarme alerté de leur disparition à la boulangère qui leur offre du pain, chacun nous raconte à sa façon un peu de leur incroyable équipée.


L'année dernière, j'ai partagé ce roman avec mes élèves : chaque jour, nous lisions un passage, et nous poursuivions cette lecture par un débat.
Mes élèves, c'étaient des adolescents, de ceux que l'on nomme pudiquement "différents".

Au fil des jours, ils se sont pris d'affection et de compassion pour ces sept enfants, issus du quart-monde, de ce monde qui est, lui aussi "différent".

Ils ont admiré YANN, le plus jeune, le "Petit Poucet", mutique, obstiné dans sa quête de liberté, déterminé à entraîner ses frères vers l'Océan, symbole d'une destinée qui les mettra hors de portée de la brutalité des parents. Ils ont compris le silence de ce petit bonhomme, résolu, dans sa détresse, à sauver ses compagnons de l'infortune d'être "mal né".

Ils ont accompagné RÉMY, FABIEN, VICTOR, MAX, PAUL, PIERRE dans leur fugue : ces six-là ont suivi aveuglément ce petit frère, si sûr de lui, qu'aucun d'entre eux n'aurait pu mettre en doute ses indications.

Ils ont estimé NATHALIE, assistante sociale ; DANIEL, chauffeur routier ;  JEAN-MICHEL, écrivain ; AGATHE, vieille dame ; MICHÈLE, boulangère ; PASCAL, mécanicien (mari de Nathalie) ; ÉMILE, épicier ; THIERRY, chômeur ; GILLES, industriel ; XAVIER, adjudant-chef de gendarmerie ; JEAN, officier pont... ils les ont considérés parce que chacun d'entre eux a manifesté de l'estime, à sa manière, pour la tribu errante.

Cette œuvre, explorée en une année scolaire avec des ados en grande difficulté, a permis de sonder, en chacun, la difficulté à être, à être bien dans un contexte de vie difficile et violent.

3 commentaires:

  1. Sujet difficile! Je t'admire d'avoir travaillé avec ces enfants qui ont sûrement tant besoin d'attention!

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  2. Hello Mango ! Ma réponse doit se perdre au milieu des nombreux commentaires de ton dernier billet de lecture !

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  3. J'ai bossé ce livre avec des enfants de 11 ans, et ils ont eu du mal à bien tout comprendre ... (je les avais en soutien.)
    Mais je n'ai pas fait tout ton travail qui devait être très intéressant pour ces adolescents en grande difficulté.

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