lundi 15 février 2010

TANT QUE LA TERRE PLEURERA - Yaël Hassan

QUATRIEME DE COUVERTURE :

Samy se retrouva encerclé. D’eux, il ne pouvait voir que leurs yeux sombres, menaçants. Ils lui fondirent dessus. Pas moyen de se défendre ni de leur échapper.
Samy est juif. Depuis son agression, il n’a plus qu’une idée en tête : aller vivre en Israël. Il s’envole pour Tel-Aviv, laissant derrière lui sa famille et son ami Kamal. Non loin de Bethléem vit Intissar, jeune Palestinienne dont le père subit la pression de militants islamistes. Et puis il y a Leïla, une fillette qui traverse chaque semaine la frontière en attendant une greffe de rein. Trois destins qui se croisent, rattrapés par la réalité tragique du conflit israélo-palestinien…
Un temps pour la guerre et un temps pour la paix.

Samy et Kamal étaient inséparables : ils paratageaient, en famille, les fêtes de leurs religions respectives, ils formaient des projets ensemble... Depuis l'agression de Samy, leurs relations ont changé. Samy a perdu son enthousiasme et surtout la confiance qu'il avait dans la France et ses ressortissants. Kamal, ne le comprend plus... Et encore moins lorsque Samy décide de partir vivre en Israël. 
Là-bas, Samy va découvrir la réalité d'un conflit dont il n'avait pas vraiment conscience. Il y découvre le terrorisme aveugle, l'incompréhension mutuelle, la lutte acharnée pour un territoire que chacun revendique de "bonne foi".
Là-bas, demeure Intissar, encore une adolescente, secrètement convaincue du bien-fondé de l'Intifada. Elle ne peut s'exprimer librement en famille : son père, un honnête homme, travaille avec ceux de "l'autre camp".
Là-bas, survit Leila : elle doit subir, chaque semaine, une dialyse pour faire fonctionner ses reins. Et l'hôpital est de "l'autre côté".

Ce magnifique roman de Yaël Hassan présente non seulement le mérite d'expliquer clairement et sans parti pris le conflit Israélo-palestinien, mais il permet aussi de mettre des visages sur cette guerre. Samy, Kamal, Intissar, Leila... sont des jeunes auxquels ils est possible de s'identifier. Ni les uns, ni les autres ne sont montrés comme des extrêmistes. Ce sont des jeunes, tout simplement, marqués par l'histoire de leurs cultures, par l'histoire de leurs ancêtres, embarqués dans un quotidien violent et sans concession. 

Ces enfants vont, à leur insu, à cause de leurs convictions, devenir les victimes innocentes de la lutte sans merci que se mènent les Hommes, depuis la nuit des temps, pour quelques kilomètres carrés.

Ce livre est destiné aux adolescents, mais les adultes pourront y trouver aussi matière à réflexion. Je regrette seulement que ne soit pas énoncée la nature des enjeux politico-économiques mondiaux qui anime, en sous-main, cette violence.

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